la trace du trajet.
Piedra que Cede (1992)
Gabriel Orozco
Piedra que cede (1992) est une sphère en plasticine d’un diamètre d’une cinquantaine de centimètres que l’artiste a poussé devant lui, avec ses pieds, au gré de promenades à New York et ailleurs, une boule d’un poids égal à celui de Gabriel Orozco, ce qui fait de l’objet, l’autoportrait parfait de l’artiste en nomade. En faisant rouler cette boule qui fixe sur sa surface souple les débris les plus minuscules jonchant le bitume des rues, l’on récolte les traces des trajets du flâneur, l’on fixe pour un temps les marques au sol de terrain arpenté, les restes de la ville ou tout simplement ses formes les plus discrètes ou pulvérisées. Véritable mémoire des déplacements, la sphère exprime la dimension temporelle dans la mesure où elle archive chaque promenade, où elle collectionne ce que le marcheur a foulé ou rencontré dans ses parcours : elle fixe dans la durée le travail de la durée.
Extrait de l’ouvrage : Marcher, Créer de Thierry Davila, 2002, Paris.