orientation cartographique.
^ images de recherche sur la thématique de l'orientation, la carte ^
" Ce qui rend à ce point incomparable la toute première vue d’un village, d’une ville dans un paysage, c’est qu’en elle le lointain résonne en communion très étroite avec le proche. L’accoutumance n’a pas encore fait son œuvre.
Inversement, lorsque la découverte s’est muée en habitude, en accoutumance,à l’espace des quartiers et que nous commençons à nous retrouver, cette claire vision s’estompe pour laisser place à un aveuglement propice à la reconnaissance automatique des lieux.
Trouver ou retrouver ? Connaître ou reconnaître ? Dans l’intervalle entre ces termes, l’unité perceptive à disparu, la Cité est devenue une agglomération, sorte de « Métacité », mémorial des trajets de l’objet passager que je suis soudain devenu, moi le sujet, ce citadin programmé par sa motricité, tout autant que par le système de voirie des quartiers.
Désormais, le parisien de naissance devient le réceptacle, le container de la capitale nationale… Ma capacité foncière est inimaginable : l’orientation des places et des avenues est contenue par ma vitalité, la Cité présente dans la vivacité de ma mémoire des lieux.
Mieux qu’un téléphone modulaire, j’emporte partout cette « carte mentale ». Au désert comme en Chine, ma ville est déjà là, mon domicile est devenu ma domiciliation. Paris est plus qu’un bagage accompagné, Paris est portable.
Telle une machine d’enregistrement automatique, ma tête de lecture a engrangé des parcours, des trajets aller-retour.
[…] chaque citadin est un urbaniste qui s’ignore. Autrement dit un expert de l’unité de temps et de lieu du déplacement qui va du proche au lointain. […]
En effet, puisqu’il ne saurait exister de vecteur sana direction, avec l’essor de l’autonomie du sujet dans sa course, l’organisation des trajets impose une auto-construction des relations qui interfère avec celle des bâtisseurs de la Cité."
Ville Panique - Ailleurs commence ici de Paul Virilio